Capsules sur la sécurité aérienne
Un aperçu sur les facteurs pouvant influencer la course au décollage ains ique les précautions à prendre.
Données de performance de votre POH au décollage : elles sont fiables?
La perte de contrôle en vol (LOC-I) est une des plus grandes causes de mortalité dans l’aviation générale. La perte de contrôle en vol peut arriver dans n’importe quelle phase du vol, mais elle est particulièrement mortelle au décollage. La perte de contrôle peut être causée par une panne moteur ou un bris d’équipement, mais souvent elle est due à l’incapacité à franchir un obstacle au décollage. Il est important de bien calculer la distance requise de décollage incluant la distance requise pour survoler un obstacle. Votre POH et des outils comme Foreflight contiennent des données de performance pour calculer les distances requises. Mais devez-vous vous fier sur ces données?
Le ASI (Air Safety Institute) a fait des tests pour répondre à cette question. Ils ont comparés les distances requises réelles pour l’atterrissage et le décollage avec les distances calculées à partir des données disponibles (POH et Foreflight) pour un Cesna 182 et un Beachcraft Bonanza. Pour les deux avions, la distance requise pour le décollage mesurée a été de 30% supérieure à la distance calculée. Les données du POH sont donc très optimistes.
Plusieurs facteurs autres que la température et l’altitude densité ont un impact sur la distance requise pour décoller et franchir un obstacle. D’autres facteurs comme la pente de la piste, la qualité de la surface et la force et direction des vents auront aussi un effet. Vous devez en tenir compte dans vos calculs. Votre technique est la plus importante et la plus difficile à estimer de tous ces facteurs. Faites vos propres tests pour vraiment identifier les distances requises pour votre avion avec vous comme pilote dans différentes conditions. Prenez bien le temps d’évaluer les résultats afin de pouvoir conserver une bonne marge de sécurité.
Il est recommandé de faire vos calculs à en tenant compte de toutes les informations que vous avez (pression, température, pente, poids, etc.) et d’ajouter de la distance aux donnés du POH.
En cas de doute, ajouter au moins50%. Vaut mieux en avoir beaucoup trop qu’un peu pas assez! Il est aussi recommandé d’utiliser la règle du 50 :70. Si vous n’avez pas atteint 70% de votre vitesse de rotation requise lorsque vous avez parcouru 50% de la longueur de la piste vous devriez interrompre le décollage. Ayez toujours un point de Go-no-go clairement établi avant de mettre les gaz et respectez-le. Bon vol.
Cette capsule traite de l'altitude densité et son impact sur l'opération d'un aéronef
Mourir de chaleur : pas nécessaire !
Ouff ! 32 C, 40 ressenti ! Ça, ca veut dire que ce sera chaud et humide. Connaissez-vous l’impact de ce genre de température sur les performances de votre appareil ? Vous devriez !
Il est facile d’imaginer le pilote qui vole son Cessna 172 toutes les fins de semaines, normalement seul, dans des conditions typiques d’été et qui décide d’amener ses deux beaux-frères et sa sœur faire un tour ; juste un petit tour autour de l’aéroport. Si ce pilote ne se donne pas la peine de faire des petits calculs, il risque d’être surpris. Et ce ne sera pas une bonne surprise !
La performance de votre appareil dépend de l’altitude de l’aéroport, de la température et de l’humidité. Si ces paramètres augmentent, la portance, le taux de montée ainsi que la puissance de votre moteur seront moindres. La seule chose qui augmente … c’est votre vitesse de décrochage. Donc, par temps chaud et humide, vous perdez sur tous les tableaux.
L’altitude-densité ça vous dit quelque chose ? C’est l’altitude-pression corrigée pour la température. Prenez par exemple, un Cessna 172R à Thedford Mines (élévation 1408 pieds), une pression de 29.75” Hg et une température de 32°C, l’altitude-densité sera de 3,842 pieds. Donc, cet avion se comportera comme s’il était à 3,842 pieds. La distance de décollage sera d’environ 1,550 pieds au lieu de 1,100 pieds si la température était de 20°C et la distance pour franchir un obstacle de 50 pieds sera de près de 2,600 pieds plutôt que de 2,850 pieds environ. La piste de Thedford Mines est de 4,500 et il n’y aura pas de problème pour décoller mais en cas de panne moteur, il n’en restera pas gros. Sur une piste plus courte dans les mêmes conditions ayant un obstacle de 100 pieds à franchir, il se pourrait bien que ça ne passe pas.
Prenez donc le temps de réfléchir au comportement que votre avion aura avant de pousser la manette des gaz.
QUOI FAIRE SI VOUS PERDEZ VOS RÉFÉRENCES VISUELLES EN VOL VFR?
par Sophie Dufresne
Instructeur de vol Classe I
Vous volez tranquillement près des côtes de la Gaspésie par un petit matin ensoleillé quand tout à coup, une brume surgit de nulle part et vous enrobe. Vous venez de perdre vos références visuelles avec le sol et entrez en conditions météorologiques de vol aux instruments. Ce scénario pourrait avoir mille variantes : une météo qui se dégrade, des plafonds qui descendent ou des averses soudaines et imprévues. Le résultat est le même : vous ne voyez plus dehors et si vous ne faites pas quelque chose rapidement, il vous reste moins de 3 minutes à vivre.
Tout le monde a vu le vidéo de 178 secondes pour survivre. Quiconque a subi de la désorientation spatiale et/ou la perte de repère visuel peut confirmer : ça ne prend pas long à l’avion pour quitter son assiette de croisière. Pourquoi? Parce que l’oreille interne nous joue des tours et envoie au cerveau des messages contradictoires à sa position. Parce que malgré l’entraînement, notre cerveau résiste au changement.
Pour bien démontrer comment nous sommes affectés par la désorientation spatiale quand nous perdons nos repères visuels, je propose un exercice aux candidats que je forme comme instructeur: je leur demande de voler l’avion en croisière, ensuite je leur demande de fermer les yeux. Ça prend moins d’une minute pour que l’avion quitte son assiette de croisière. En fait je vous avouerais que pour la plupart, ça prend moins de 20 secondes. Le 178 secondes pour survivre est donc vraiment pas loin de la réalité.
Que faut-il faire alors? Votre survie dépend de votre capacité à transférer le plus rapidement possible du vol VFR à un vol aux instruments. Mais c’est complètement contre-nature. Un, l’oreille interne envoie des messages contradictoires à votre cerveau et deux, le cerveau humain n’aime pas les changements. Il lutte pour s’en tenir au plan initial, même si le petit carré de sol qu’il cherche à conserver est accompagné du bruit de l’avion qui accélère vers le sol… Hop, 178 secondes encore.
La formation que l’on suit lors de notre licence PPL et que l’on appelle le panneau complet sert à ça : en cas de désorientation spatiale/perte de références visuelles, vous devez vous imaginer que votre instructeur vous donne les lunettes ou la visière vous obstruant l’extérieur et vous devez utiliser la technique de vol aux instruments. Votre horizon artificiel remplace maintenant vos yeux sur l’extérieur et vous retrouvez votre technique de balayage des instruments. Vous retournez en vol de croisière avec une altitude et vitesse sécuritaires. Quand vous avez le contrôle de votre avion, vous pouvez maintenant analyser votre situation et trouver des solutions.
Faire demi-tour ou monter?
La première question qui se pose, et qui est souvent cause de débats : fait-on un 180° ou monte-t-on? Les lignes de pensée sont multiples et les arguments nombreux. Tout dépend du phénomène météo qui vous accable et de la localisation de votre vol. Si ce sont des précipitations soudaines et imprévues, et qu’il faisait beau d’où vous arrivez, le demi-tour devrait être votre action première. Tel qu’enseigné, aux instruments, à taux 1 sur le coordonnateur de virage. Un coup celui-ci effectué, si vous ne retrouvez pas vos repères, monter devrait être votre 2e réflexe. Pourquoi? L’altitude est votre filet de sécurité…particulièrement vrai si vous étiez en navigation en région montagneuse où votre premier réflexe devrait être de monter.
Toutefois, beaucoup de pilotes n’ont pas le réflexe de monter. La raison invoquée est qu’ils ne voient pas s’il y a quelqu’un au-dessus d’eux. Toutefois quelles sont les chances de frapper un autre avion en vol dans le même secteur, s’il n’y avait personne quelques minutes avant? Pas mal moins grandes que de frapper le sol je parierais. Le fait de monter, en plus de vous assurer une plus grande sécurité face aux obstacles, va vous permettre la 2e phase de votre survie : communiquer! Contactez le terminal ou une tour de contrôle du secteur. Les contrôleurs sont là pour vous aider en cas de détresse, utilisez-les!
La perte de référence visuelle compte parmi les situations le plus dangereuses qu’un pilote VFR peut rencontrer. C’est pourquoi vous devez avoir les réflexes qui vont assurer votre survie. En cas de perte de références visuelles :
CP 89022, CSP Malec
Montréal, Québec, H9C 2Z3
Ligne sans frais : 1-877-317-2727
info@aviateurs.quebec
Du lundi au jeudi de 8h30 à 17h
Le vendredi de 8h30 à 12h
Horaire d’été:
Fermé les vendredis
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