Portrait d'aviateurs et aviatrices du Québec
Entrepreneur, propriétaire, pilote et instructeur de vol (roues, hydravion et skis)
Portraits d’aviateurs du Québec
Entrepreneur, propriétaire,
Pilote et instructeur de vol, roues, hydravion et skis
Robert D’astous
Une nouvelle école au Québec! Cette nouvelle, surtout en temps de pandémie, nous réjouit au plus haut point! Signe d’une relève qui se manifeste de plus en plus en aviation au Québec, Robert D’astousreprend la bannière de Delco Aviation avec sa nouvelle unité de formation au pilotage à Mont-Laurier.
Nous avons rencontré un entrepreneur plein d’enthousiasme mais surtout passionné qui est impliqué en aviation depuis les années 1990. Formé comme pilote privé par nulle autre que la célèbre Louise Gagnon, il s’est éloigné quelques temps de l’aviation, le temps de démarrer son entreprise en construction. Mais comme on dit, on peut sortir le pilote de l’avion mais l’avion reste toujours dans le cœur. Si bien que Robert a effectué un retour au pilotage par les flottes avec Pierre-Étienne de LaMarlière, le fondateur d’Aéro Loisirs, en 2014. Cette rencontre devient bien inspirante pour lui…une révélation pour un entrepreneur qui n’avait jamais pensé gagner sa vie avec des avions!
Comme pour bien d’autres qui ont eu la chance de partager le cockpit avec Pierre-Etienne, il se découvre alors une nouvelle passion : la brousse! Selon lui, c’est une toute nouvelle façon d’aborder le pilotage. Pour un instant mettons de côté le 3 degrés de pente d’approche ou le 500’/min de taux de descente ; l’adaptabilité est primordiale quand tu as une contrainte de longueur de lac, de vent et surtout, des arbres à chaque extrémité! Les possibilités se multiplient et c’est justement ce qui devient si passionnant dans ce type d’aviation.
Avec la découvert de l’hydravion, s’en est suivi la volonté de partager cette passion : Robert enfile donc sa formation CPL et instructeur de vol et tend à se spécialiser dans la formation sur flotte. Il ajoutera à son carnet sa qualification multi-moteurs et complètera sous peu son vol aux instruments pour être en mesure de donner de la formation sur ces aspects dans le futur.
En reprenant les activités de la bannière Delco Aviation, celle-ci conservera son opération 702/703. Robert proposera des tours d’avion et d’hydravions, des forfaits avec les hôteliers de la région des Laurentides et est à travailler sur différentes associations avec les Chambres de commerce et de tourisme dans les Laurentides. L’école offrira quand à elle les classiques PPL, CPL et Loisirs mais aussi la formation flottes et skis dans la prochaine année.
Son objectif, ce qui le motive dans cette aventure, est d’avant tout de partager sa passion des airs. Avec l’école et les tours d’avion il combine donc les 2, tout en faisant découvrir la magnifique région des Laurentides. Delco Aviation possède déjà un Cessna 172-180 HP sur roues. Avec l’intérieur refait ainsi qu’une nouvelle robe cet appareil est prêt à séduire ses passagers.
Petite anecdote : le premier avion de sa flotte, Robert est allé le chercher à l’autre bout du pays, sur l’île de Vancouver tout en réalisant sa 300nm nécessaire à l’obtention de sa licence professionnelle. Inutile de dire que le voyage à largement couvert le prérequis! En Saskatchewan, entendre un appareil s’identifier sur 126.7 comme « Cessna 172 on float » aura suscité bien des questionnements. Pour ceux qui croient que le Canada ne se traverse pas sur flottes par le sud, cette aventure de convoyage minutieusement préparée prouve bien le contraire.
Magnifique Colombie-Britannique ainsi que La plutôt sèche Saskatchewan pour un hydravion,
pendant la ‘’300nm’’ de Robert
Un deuxième Cessna 172-180HP sur flottes amphibies est toujours à l’atelier de peinture dans le but de lui refaire une beauté. Cet appareil versatile s’ajoutera à la flotte prochainement. Delco Aviation va évidemment l’opérer de Mont-Laurier, mais Robert est très intéressé à l’idée d’offrir des qualifications sur flottes à partir d’autres aéroports du Québec en autant que la clientèle soit présente. Ainsi il se voit bien se déplacer avec son appareil amphibie à l’aéroport de Mirabel, Joliette ou Lachute et permettre aux étudiants d’autres écoles intéressés de gouter à l’hydravion en allant explorer les plans d’eau des alentours. Également, cet hiver, un nouvel appareil chez Delco permettra à plusieurs pilotes de se familiariser aux plaisirs de voler sur skis.
Robert est pour l’instant le seul instructeur de l’école et pour lui c’est très bien ainsi, il faut prendre le temps de bien assimiler toutes ces nouveautés mais il rêve de voir sa grande fille de 20 ans suivre ses pas et joindre son équipe. Sa fille possède déjà sa licence de pilote privé, travaille activement à son CPL et est agent de bord chez Air inuit. Son fils de 17 ans terminera lui aussi son PPL durant l’automne et se voit bien pilote sur flottes chez Delco un jour. La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre? Je vous laisse en juger.
À notre question : est-ce difficile de démarrer une Unité de Formation au Pilotage en 2020? Il raconte sa surprise d’avoir trouvé autant d’aide auprès des gens de Transports Canada durant tout le processus. ‘’On a tous une idée préconçue des inspecteurs de TC, ce qui au final n’est pas le cas : j’ai eu beaucoup de support, d’écoute et d’aide qui ont facilités le processus d’accréditation, même en temps de covid! Sébastien, mon mécanicien chez Aviation R et L m’a pris en charge pour le volet maintenance et grâce à ses compétences, nous avons obtenus toutes les autorisations requises par TC et je peux même dire que ce fut un processus agréable!’’.
Robert mentionne qu’au final, faire un cours d’instructeur à 45 ans, ce n’était pas pour aller piloter à droite chez un transporteur majeur mais bien de lui permettre de partager la passion qui lui fut généreusement transmise. Cette même passion qui a inspiré ses intentions et sa motivation depuis quelques années saura définitivement teinter son enseignement et ses méthodes dans le futur.
Signe du covid où les gens renouent avec la terre, il y a un regain pour les flottes au Québec. Jumelé avec une nouvelle unité de formation au pilotage, c’est vraiment un vent de fraîcheur qui nous parvient. Merci Robert d’insuffler ce vent de renouveau dans notre ciel québécois!
Magnifique photo de brousse prise à la pourvoirie Némis où Michel
Desjardins, le pilote propriétaire, accueille les clients sur son île !!
Propos recueillis par Sophie Dufresne, photos crédit : Robert D’astous
Instructeur de vol classe I, Pilote-examinateur pour Transports Canada Agent autorisé et examinateur cote linguistique
Portraits d’aviatrice du Québec
Instructeur de vol classe I, Pilote-examinateur pour Transports Canada
Agent autorisé et examinateur cote linguistique
Pour le premier portrait d’Aviatrice du Québec, je cherchais quelqu’un qui avait laissé une empreinte auprès de beaucoup de pilotes. Le choix de Louise a ressorti tout de suite du lot. Qui ne connaît pas Louise Gagnon?
Louise fait tellement partie du paysage québécois aviaire que ça s’apparente plus à la légende qu’au vivant. Après plus de 10 000 heures d’instruction, après avoir formé des centaines de pilotes, et en avoir testé plus d’un millier, il est normal qu’on laisse une trace indélébile!
Pourtant, vous seriez étonné d’apprendre que Louise est arrivé sur le tard dans la profession après avoir travaillé comme biologiste dans les labos de recherche de l’Université McGill pendant 13 ans. En effet Louise est détentrice d’un B.Sc, physiologie animale.
C’est lors d’un voyage dans Charlevoix qu’elle fait un tour d’avion à St-Iréné. C’est le coup de foudre. La petite fille qui rêvait de voler dans sa balançoire à 5 ans rêve maintenant de le faire aux commandes d’un avion. Qu’à cela ne tienne, Louise ne fait ni d’une ni deux qu’elle s’inscrit chez Perfect Air à Mascouche. Elle enchaînera les formations PPL, CPL, Instructeur, Multi-IFR, et gravira les échelons : Instructeur classe IV, III, II et I, chef instructeur, pilote-examinateur et agent autorisé pour Transports Canada, c’est étonnant la ténacité d’un si petit bout de femme!
C’est sans compter sa légendaire énergie! Encore aujourd’hui, les p’tites jeunesses ont de la misère à la suivre! Mais le chemin ne fut pas toujours de tout repos. À notre question, comment c’était une femme pilote dans un milieu d’homme il y a 30 ans, la réponse fuse : ‘’ Ça n’a pas toujours été facile. Me faire crier et sacrer dessus dans le cockpit, jusqu’à me faire brailler, j’ai connu.’’ Elle s’est d’ailleurs promise de ne jamais faire ça et de devenir un instructeur qu’on aurait le goût d’imiter. ‘’Le sexisme, il y en avait pas mal’’ nous dit-elle. Les commentaires râpant aussi : ‘’Tu prends nos jobs, retourne donc à tes casseroles’’. Heureusement se console-t-elle, ça a évolué! Et heureusement pour nous, elle ne les a pas écoutés.
Louise, c’est près d’une centaine de pilotes formés, plus de 200 instructeurs, plus de 1800 tests en vol. Louise, c’est plus de 13000h de vol, dont plus de 10000 en instruction. Tout ça en élevant 3 enfants.
Louise avec Peter McLeod, 2007
Louise a tellement d’anecdotes dans son sac, que nous aurions pu nous assoir des soirées de temps et ne jamais être lassé. Une de ses plus mémorables histoires est certainement la panne-moteur qu’elle a subit en 2000. Son moteur a lâché, mais tout allait bien, elle allait se poser sur la 640 comme elle l’avait enseigné des centaines de fois. Mais au posé des roues, tout à coup l’aile accroche un panneau U-turn. S’ensuit 2 tonneaux, une fracture cervicale et un séjour à l’hôpital. De ce séjour elle dira : ‘’C’est le fun, j’avais un paquet de visites, j’étais jamais seule!’’ Il n’y a que Louise pour trouver du plaisir dans un événement traumatique de la sorte! Tellement de monde défile à l’hôpital afin de lui offrir support et réconfort que ça en est renversant. Après quelques mois de convalescence, elle retourne dans les airs avec impatience.
Un de ses plus beaux souvenirs, c’est la visite du représentant Cessna qui est débarqué avec son Caravan et qui lui a proposé: ‘’Do you want a ride?’’ Absolument! Mais j’embarque ma gang d’instructeurs en arrière! ‘’Et ils n’ont même pas eu peur’’ rigolera-t-elle. Un moment mémorable dans sa carrière de pilote- examinateur est la chance de faire 2 courts séjours à Kuujjuaq en tant que pilote-examinateur pour le programme Sparow d’Air Inuit. ‘’Un enrichissement tant culturel qu’humain’’ nous dira-t-elle.
Louise est connue pour sa passion, son rire unique et son énergie. À l’aube de la retraite, après 30 années de vie trépidante et passionnée, elle envisage une retraite très active entre ses journées au golf, au tennis, en vélo, ou… dans les airs! Quand on lui pose la question si elle va s’ennuyer, elle nous répond : ‘’ Je fermerai une porte, mais il y en a tellement d’autres à ouvrir!’’ Ce qu’elle retiendra de ses années en aviation : c’est l’appréciation de ses étudiants et la valorisation qu’elle tirait de former des instructeurs. Elle est tellement fière de regarder où ses poulains sont rendus! C’est sa satisfaction personnelle et c’est sa récompense ultime.
Louise nous te levons notre chapeau!
Prêtre et pilote de la Côte-Nord
Jimmy Delalin, prêtre et pilote de la Côte-Nord
Texte Jean-Pierre Bonin, Photos Jimmy Delalin
L’abbé Jimmy Delalin, missionnaire sur la Côte-Nord
J’espérais avoir un scoop mais voilà… un pilote qui évolue sur la Côte-Nord il n’y en a pas des masses et prêtre en plus alors là… ça tient du « personnage » attirant l’attention. Un article dans le Trait d’Union du Nord par Guillaume rosier en 2015 (Primé par l’AMECQ en 2016) et une entrevue récente sur la radio de Radio-Canada Côte-Nord par Guillaume Hubermont (émission Boréale 138) et me voilà avec mon envie d’en savoir un peu plus.
Il se nomme Jimmy Delalin (prononcer comme ça s’écrit). Dans la cinquantaine, né dans le « nord de la France » au pays des Ch’timis, à peu près à la même latitude que Port-Cartier, une ville elle aussi industrielle. Il travaille d’abord dans le milieu du commerce international pendant une dizaine d’années puis il change de cap et entre au séminaire. Il veut devenir prêtre et même être prêtre missionnaire ! Il vient au Québec début des années 2000 et rencontre par hasard l’Évêque de Baie-Comeau. Ce dernier l’invite à venir œuvrer au Québec mais il faudra sept ans avant que l’abbé Delalin dise oui pour être missionnaire et qu’il choisisse le Québec et la Côte-Nord. Jusque-là rien de bien spécial sinon ce profil spécial de prêtre missionnaire que l’on retrouve dans plusieurs paroisses plus ou moins « éloignées » au Québec où les vocations sacerdotales sont pratiquement inexistantes. Le territoire est vaste et le diocèse couvre de Sacré-Coeur sur le Saguenay à Blanc-Sablon en Basse Côte-Nord (et tout ce qui est au nord de cette ligne) ainsi qu’Anticosti. Quinze prêtres se partagent cette zone immense, tous missionnaires. « C’est un peu Montréal » me dit-il passant en revue la provenance de ses collègues avec entre autres, un Polonais, un Camerounais, un Français, un Nigérian, un Malgache, un Congolais/Brazzaville….
L’abbé Delalin passe la moitié de son temps à Baie-Comeau comme formateur théologien au service de ce diocèse et est curé de 4 paroisses à Chute-aux-Outardes, Pointe-aux-Outardes, Les Buissons et… Fermont. Il s’occupe de la formation des diacres permanents, de la pastorale jeunesse et vocationnelle sur tout le territoire du diocèse. Curieux quand même qu’à Fermont, une certaine quantité de travailleurs soient des « fly in / fly out » alors que lui-même est un curé… in / out ! Fermont est une communauté isolée composée surtout de travailleurs entre 20 et 40 ans dont plusieurs proviennent de tous les coins du monde. La mission du prêtre sur un territoire de 90 000 habitants dispersés sur 1250 km, le long du fleuve surtout, ne peut être similaire à un prêtre de paroisse traditionnelle. L’abbé Delalin comme ses collègues, se déplace beaucoup. Il est appelé à vivre avec les gens chez qui il porte un témoignage d’humanité, de foi et de spiritualité.
Jimmy Delalin, pilote sur la Côte-Nord
Vous vous dites comme moi qu’avec ces distances voici le lien avec l’aviation… Mais vous qui êtes pilotes, vous savez bien que dans ce domaine on peut savoir quand on part, mais jamais quand on revient! Et Miss Météo est d’humeur changeante sur cet immense territoire et il y a beaucoup de vents de travers, de la brume, etc. Avec une charge pastorale aussi grande, c’est par voie terrestre et seulement parfois aérienne que se font ses déplacements y compris vers Fermont qu’il visite une fois aux 4 ou 5 semaines.
Son premier vol en avion sera pour se rendre à New-York alors qu’il n’était qu’un gamin. La belle époque de DC-8, des repas complets servis et des passagers… fumeurs. La piqûre de l’aviation générale lui sera administrée par un pilote de brousse de Havre-Saint-Pierre qui l’amène pêcher au Lac en Travers près de la rivière Romaine. C’est alors qu’il se dit « Si un jour je reste au Canada, je ferai ma licence de pilote ». En fait il est tellement « resté au Canada », qu’il est maintenant devenu citoyen canadien !
Il débutera ses cours de pilotage à Sept-Îles et devra poursuivre à Saint-Honoré (pour cause de manque d’élèves pilotes à Sept-Îles). « Après tout à force de parler du ciel, il serait bon d’aller y jeter un coup d’œil » me dit-il avec une pointe d’humour. Comme plusieurs, il débutera ensuite en louant un avion mais les coûts sont importants et le rayon d’action limité. Il acquiert donc son avion, un Cessna 150 F. Depuis 2014, il aura accumulé 780 heures totales, volant en moyenne plus d’une centaine heures par an dans la région de la Côte-Nord et bien plus (récemment jusqu’à Gatineau CYND pour faire faire l’annuel de l’avion !)
Un vrai passionné, il bénéficie de l’entraide des membres de l’Association des pilotes de la Côte-Nord (Manicouagan). Il veut tout connaître de son avion et c’est monsieur Raymond Michaud qui le prendra sous son aile et lui montrera « tout » autant sur la mécanique de son 150 que sur le pilotage.
Jimmy Delalin est un boulimique d’apprentissage ainsi il me dit : « Il y a sans cesse une nouveauté, c’est sans cesse un premier vol ». En même temps, il prend le tout avec beaucoup d’humilité. On peut avoir des moments de « peur » mais il faut dépasser celle-ci. Il estime que c’est un privilège de voler.
Jimmy Delalin, bientôt « pilote de brousse »
Il arrive un moment où voler peut devenir « monotone », on y trouve moins de surprises et même un peu moins de plaisir. Notre pilote se sent mûr pour passer à une autre étape. Avec son coin de pays, il veut s’ouvrir à plus de territoire et à un autre champ d’expertise. Bientôt fini le temps du Cessna 150. Il estime qu’avec bientôt 800 heures, il a atteint une certaine maîtrise de son appareil et du vol, une certaine expertise de l’entretien mécanique et de la gestion de tout ce qui touche son avion. Il rêve d’un avion roue de queue monté sur pneus « Bush », sur flottes ou sur skis. Il se remet en mode expérimentation! Il volera bientôt en zone de « brousse ».
Jimmy Delalin, pilote-photographe
Avec l’aviation, il semble que lui et moi ayons une autre passion en commun : la photo. Avec en banque 38 000 photos, « vive le Cloud !» me dit-il. La nature, les visages et les vues aériennes comptent parmi ses sujets de prédilection. La photo l’accompagne tous les jours. Par l’entremise du viseur de sa caméra, la photo lui permet de « percevoir ce que l’œil ne voit pas d’abord ». Et j’ai tendance à être d’accord avec lui encore quand il ajoute que la photo est comme un « second regard, plus profond, plus méditatif ». Comme plusieurs photographes, il se dit très sensible à la lumière et celle-ci est très changeante sur la Côte-Nord. Il fait de la photo pour le plaisir et… il aime ça!
Laissons un peu de place justement pour « survoler » avec lui cette fabuleuse Côte-Nord.
Merci à Michael Aucoin, pilote de Baie-Comeau pour cette proposition de rencontre fort sympathique.
Pilote aventurier sur roues, CampingMaster, Promoteur RVA camping Casey, membre du CA d’Aviateurs Québec
Portraits d’aviateurs du Québec
Pierre Nadon
Pilote aventurier sur roues, CampingMaster,
Promoteur RVA camping Casey, membre du CA d’Aviateurs Québec
Propos recueillis par Sophie Dufresne, VP Services aux membres
Avec le RVA camping Casey à nos portes, le 4 au 7 septembre prochain, il est tout naturel que je vous dresse le portrait d’un de ses fondateurs : Pierre Nadon. Pierre, malgré sa peau de jeune homme, est un pilote aguerri et fort bien connu de la communauté de l’aviation générale du Québec.
Membre du conseil d’administration de l’ancêtre d’Aviateurs Québec, l’APBQ, depuis 1982, Pierre est un homme extrêmement impliqué dans cette petite communauté que forment les aviateurs québécois.
La passion de Pierre pour les avions remonte à ses étés au chalet de ses parents à Saint-Michel des Saints où contemplant les hydravions de Brochu et Cargair survoler leur lac, il se disait : « Ils sont donc bien chanceux eux de voler dans les airs avec ces avions de brousse ! »
C’est ainsi qu’il s’implique dans les cadets de l’air de l’âge de 13 ans à 19 ans et obtient une bourse de pilotage lui permettant d’obtenir sa licence de pilote privé à 17 ans. Nous sommes en 1970. Oui, cela fait 50 ans que Pierre a sa licence de pilote!
Homme méticuleux, humble et calme, il préfère être en retrait plutôt que sous les feux de la rampe. Mais pour promouvoir le RVA camping Casey, il n’hésite pas à sortir de l’ombre et à en être le porte-parole que ce soit de bouche à oreilles ou en donnant des exposés à des associations de pilotes dont il est membre assidu.
Pierre a cumulé une carrière au sein des forces policières, tout en volant en moyenne 150h par année durant ses quinze ans de pilotage. C’est d’ailleurs une phrase qu’il a dite en rentrant dans la police : « Moi je veux être pilote de brousse, mais si je suis accepté c’est correct pour moi de servir en tant que policier ! » Il a ainsi été accepté! Il faut dire qu’avec ses 6 ans parmi les cadets, il avait le profil de l’emploi comme on dit, avec son uniforme et sa coupe militaire.
À l’heure où ses confrères s’achetaient des Corvettes ou des Trans Am, Pierre, lui, s’achète un Cessna 150. Il cumule ses heures de vol pour aller décrocher sa licence de pilote professionnel. Il en profite pour faire des tours à ses amis policiers et troque son Cessna 150 pour un Cessna 172.
Cet amant de la nature sauvage se plaît à se décrire comme pilote-aventurier-sur-roues. Il a atterri sur 196 pistes différentes, a volé des Bahamas jusqu’à l’intérieur des limites du cercle arctique, mais ce qui le rend le plus fier est sans contredit son expédition au Nunavut où nous explique-t-il « il est le seul avion privé au monde à avoir campé sur l’île Akpatok dans la baie d’Ungava. »
Pierre nous raconte ce fabuleux récit sur son site internet ( https://campingmaster.weebly.com/ ).
Il relate ce récit : « Nous étions trois ( moi et mes deux passagers ) à préparer la logistique à Frobisher Bay ( aujourd’hui Iqaluit ) pour l’arrivée de 66 avions participant au premier rallye aérien transatlantique New York – Paris par la route du Nord. »
Pendant 12 jours il parcourt le Nord québécois soit du 12 au 25 juin 1985, moment où un terrible accident survient : le crash de son avion alors qu’il a deux passagers à bord. Un des deux ne survivra pas à l’accident et Pierre sera polytraumatisé, passant trois semaines entre la vie et la mort et des mois interminables de convalescence. Cet accident le laissera brisé, fauché et handicapé. Il prendra une retraite pour invalidité de la police en 1990, et cessera de voler pendant 30 ans.
En 2015 marque le retour de Pierre dans les airs en tant que Pilote. Mais déjà en 2013 il s’intéresse à la piste abandonnée de Casey et y va en camping grâce à son ami Patrick Vergobbi, un pilote, propriétaire d’un C-172. L’endroit devient au fil des ans un rendez-vous aérien pour camper et pique-niquer extrêmement apprécié des propriétaires d’aéronefs. Le bouche à oreilles fait son travail rapidement et l’endroit gagne en popularité d’année en année. Ainsi nait le RVA camping Casey en 2013.
Le RVA camping Casey, c’est 4 jours de bonheur et de rencontres inoubliables pour les aviateurs du Québec et de l’est canadien. Avions, hydravions, hélicos, pendulaires, autogyres, visiteurs routiers (que ce soit en auto, en camion, ou en VTT), convergent ver Casey durant le week-end de la fête du travail. Le RVA camping Casey, c’est 460 visites d’aéronefs en 5 ans dont 133 sont demeurés pour camper!
Casey est maintenant le Rendez-vous Aérien par excellence dans l’est du Canada. Mais attention, quiconque souhaite s’y rendre doit d’abord lire les procédures affichées sur le site de Pierre. C’est une piste abandonnée, sans contrôleur aérien ni infrastructure. C’est donc un privilège de pouvoir aller à Casey, il faut donc bien se renseigner, il en va de la sécurité de tous.
Pour tous les détails sur l’Aéro camping Casey 2020 ou pour en apprendre plus sur la vie fascinante de Pierre : https://campingmaster.weebly.com/
Entrepreneur, propriétaire de Québec Aéronature, Pilote, instructeur d’hydravion, baroudeur, musicien et grand voyageur
Portraits d’aviateurs du Québec
Entrepreneur, propriétaire de Québec Aéronature,
Pilote, instructeur d’hydravion, baroudeur,
musicien et grand voyageur
Ghislain Buisson
https://www.quebecaeronature.com/
Ghislain, c’est ce grand aventurier des mers et du ciel qui a parcouru une partie du globe en voilier avant de transformer ses voiles en ailes. Arrivé au Québec depuis 2010, il a suivi sa blonde québécoise et son parcours est des plus fascinants ! Pourtant, il est l’une des personnes les plus modestes qu’il m’ait été donné de rencontrer.
Homme aux multiples talents, Ghislain a d’abord démarré une école de pilotage en France. Pilote et instructeur d’ultra-léger sur un Murphy Maverick qu'il a lui-même construit, il démarrera parallèlement avec sa blonde une compagnie de cirque/théâtre : Swigne la bacaisse ! Après une tournée européenne en caravane, il échange son avion pour un voilier en 2008, et part à la conquête des mers. Pendant 2 ans, avec sa douce artiste québécoise et leurs 2 enfants, il écumera les mers tout en présentant des spectacles de rue pour les jeunes sur l’éducation à l’écologie. Un film en est d’ailleurs né : Entre Rhone et St-Laurent. Ces rencontres, Ghislain les qualifie d’extraordinaires. Que ce soit au niveau de l’art, de la musique, que de l’être humain, il en a tiré une telle richesse qu’il l'a partagée à son retour au Québec au travers de conférences.
De retour au Canada, il termine sa conversion de licence et complète sa formation professionnelle, multi-IFR chez Cargair. Sa première job commerciale, il l’aura sur Piper Cub (J-3) à donner des annotations hydravion. Son but ultime serait de piloter un Twin Otter sur flottes. Il aura son premier emploi Multi-IFR en 2012 à Sept-Iles, directement capitaine sur Piper Navajo sur la basse Côte Nord, il aura fallut apprendre vite ! Bien qu’il soit très heureux là-bas, sa famille lui manque, à ne pouvoir les voir que 4 jours par mois, après 12h de route Sept-Iles/Montréal.
2013 apporte le changement souhaité avec Flycie, mais la compagnie fera faillite au bout de 6 mois. Il entre donc chez Max Aviation où il passera capitaine sur King Air. 2015 voit un autre grand changement avec son entrée sur CRJ200 chez Air Georgian, une filiale d’Air Canada. Il doit faire la navette depuis Montréal, à ses frais, et ainsi recommence la ronde du sacrifice familial : il ne voit ses enfants que 8 jours par mois. Mais il fait contre mauvaise fortune bon cœur et s’illustre comme pilote intègre et... original, avec sa guitare qu’il traîne dans le cockpit !
Doucement l’idée de démarrer son école de pilotage d’hydravion fait son chemin, et c’est en 2018 qu’il se lance, à St-Mathias : Québec Aéronature voit le jour. Une entreprise qui allie ses passions et ses convictions : les airs, l’eau et l’environnement. Il n’a pas vraiment de budget et le crédit est difficile, malgré une cote excellente et ses bons emplois des dernières années : tout comme beaucoup de pilotes, les banques le jugent instable; trop de changements d’emplois.
Mais qu’à cela ne tienne : Ghislain déborde de créativité et de ressources : il prépare un beau document et soulève le financement nécessaire pour l’achat du premier hydravion : un PA18, 90 chevaux, pas de volet. Il adore cet hydravion pour l’enseignement des flottes, car il est très pédagogique et démonstratif : beaucoup de travail pour l’étudiant donc, qui voit vraiment tout ce qu’il y a à apprendre sur le vol en hydravion. Il offre la formation hydravion, roue de queue et sur skis.
Patrick Gamache joint son équipe dès le début, et développera la région de la Matawinie et le volet hébergement au travers notamment de sa compagnie Amisk Aventure. 2019 voit l’arrivée d’un 2e avion : un Cessna 172 avec 180 chevaux et hélice à pas variable. A propos de cet avion, Ghislain se plait à dire avec humour : ‘’on n’a pu besoin de lever les jambes pour passer les épinettes!’’
Parallèlement au démarrage de Québec Aéronature, il file un coup de main à sa blonde qui gère sa compagnie artistique et qui l’a beaucoup supporté durant ses années en exil : il mettra la main à la pâte en s’occupant de l’infographie, de la scénographie, des compositions musicales, d’internet et de la comptabilité. La compagnie de cirque/théâtre explose et en 2017 avec 5 spectacles qui roulent simultanément au Canada et à l'international.
Bien que Ghislain soit un homme d’affaires, il rêve de démocratiser l’aviation : la rendre accessible à tous. Sa récompense ultime : voir le bonheur des gens qui découvrent les plaisirs du ciel. Dans l’avenir proche il va obtenir sa certification 703 afin d’offrir des tours d’avion et pouvoir opérer du travail aérien. Sa conscience environnementale aimerait bien trouver un pont avec l’aviation, c’est pourquoi il travaille sur un projet novateur en ce sens, dont il devrait faire l'annonce publique dans les prochaines semaines. Il est reconnu comme le père poule de l’air et il l’assume complètement : pour lui la sécurité aérienne est non-négociable. Il contribue d’ailleurs à Aviateurs Québec pour la mise en place d’une formation récurrente pour les pilotes d’hydravion, afin de rafraîchir les connaissances des pilotes, améliorer la sécurité et bien préparer la saison.
Ghislain, c’est un artiste-pilote-entrepreneur-environnementaliste. C’est le sourire à 100 watts, c’est la bonne humeur sur 2 pattes, c’est le troubadour qui traîne sa guitare dans les cockpits. Il laisse sa trace partout où il passe et nul doute que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Québec Aéronature!
Bande annonce Entre Rhone et St-Laurent : https://www.youtube.com/watch?v=9G1XAAARt14
Martin Rousseau, un passionné *maniaque* d'aviation
Portraits d’aviateurs du Québec
Martin Rousseau
Passionné *maniaque* d’aviation,
Pilote, dessinateur industriel, fabriquant de kit d’avions téléguidé, constructeur amateur et propriétaire de MR Aerodesign, https://mraerodesign.securicom.ca/fr/
Martin est tombé dans la marmite de l’aviation tout petit, grâce à son oncle pilote de brousse. Après une formation en Fabrication aéronautique à l’École Nationale d’Aérotechnique (ENA) et une formation de pilote au Centre québécois de formation aéronautique (CQFA), Martin s’est d’abord illustré dans le monde de l’aviation pour ses modèles d’avion téléguidé. Ceux-ci sont achetés partout sur la planète.
Martin se rappelle très bien le premier achat d’avion téléguidé qu’il a fait, à ses 15 ans. Depuis, il n’a jamais arrêté! Après avoir complété son DEC à l’ENA, il est retourné dans son Abitibi natale : la grande ville, trop peu pour lui. Il a été chanceux, comme il dit, d’avoir gagné à la loterie du CQFA en obtenant une place pour la formation de pilote en 1993. Toutefois, ce qu’il souhaitait, c’était piloter des hélicoptères et n’ayant pas réussi à se classer pour la formation hélico, c’est avec sa licence de pilote privé qu’il quittera les rangs.
Grâce à son DEC en construction aéronautique, il se trouve un bon travail comme dessinateur en équipement forestier! Polyvalent, dites-vous? Ses loisirs sont entièrement dédiés à sa passion d’avions téléguidés. Il cofondera en 1996 et présidera le Club des Moustic Air, dédié aux passionnés d’avions téléguidés.
Et comme Martin ne fait jamais les choses à moitié, il cofondera également le CAAO (Club Aéronautique d'Abitibi-Ouest). Il en est le président depuis 2016. Également très impliqué dans les activités "Jeunes en vol" de sa région, il organise celui de La Sarre, et participe toujours à ceux d'Amos et Val-d'Or. C'est très important pour Martin d'introduire les jeunes à l'Aviation !
Mais revenons à son histoire. C’est en 2004 qu’il fondera MR Aérodesign : qui vise la création de modèles de haute qualité, de construction simple, mais très fidèle à l'avion original. C’est le début d’internet et il connaît un succès grâce au web. Son modèle qui le fait sortir de l’ombre est sans contredit sa modélisation du CL-415. Il a créé le plan et celui-ci est devenu très populaire. On y retrouve vraiment tout : du train d’atterrissage au système de largage!
Bien qu’il fasse des modèles depuis un moment, c’est en 2005 qu’il a assez de volume pour acheter son premier laser, ce qui lui permet de rapatrier au Québec la coupe de bois effectué… au Texas! De fil en aiguille, il produira aussi des moules de fibre de verre pour certaines composantes de ses avions en plus d’usiner ces pièces d’aluminium. Avec sa réputation, d’autres types de demandes affluent comme des bateaux.Et c’est ainsi qu’il ouvre son éventail au modélisme nautique.
Le Beaver est également un modèle très convoité, faisant partie de la légende québécoise. MR Aerodesign vend partout sur la planète, mais il y a particulièrement un engouement pour ses modèles en Europe où ils connaissent le ‘’Canadair’’, le Beaver et le Pilatus PC-6 Porter.
En 2007, après avoir fait tourner des dizaines d’avions au-dessus de lui, c’est à son tour de retourner dans les airs avec l’achat d’un Cherokee 140. Toutefois, son rêve de bâtir un avion demeure et c’est ainsi qu’en 2011 il s’attaque à un beau projet : la construction d’un Kit-Plane : le Van’sRV-7A. 6 ans et près de 2000h plus tard, il est prêt à voler! 180 chevaux, 300 km/h, avec une consommation de 8 g/h, c’est toute une machine!
Présentement, il s’affaire à un nouveau projet de Kit-Plane : le RV9. Par la suite il aimerait beaucoup d’attaquer à un projet de biplan, un HatzClassic.
Il demeure convaincu que l’avenir du Kit-Plane est brillant, puisque de plus en plus populaire. C’est d’ailleurs beaucoup plus facile à construire qu’il y a 15 ans, avec des matériaux prépunchés et prés pliés et beaucoup de ressources sur le web.
Pour les avions téléguidés, l’âge de sa clientèle varie entre 40 et 70 ans et il constate qu’en cette ère du prêt-à-porter, prêt à consommer, les jeunes ne s’investissent pas sur des projets à long terme.Bien que Martin ait su se créer une place de choix dans le monde de l’aéromodélisme, il sait que la concurrence venue de Chine avec des modèles ARF (AlmostReady to Fly) à bas prix est difficile à battre. Comme il le relate, l’aéromodélisme est en train de changer beaucoup et déjà beaucoup de compagnies fabricant de kit ont fermé. Nous devons faire connaître aux jeunes la joie et la fierté de construire quelque chose avec ces mains !! C’est pourquoi nous invitons nos lecteurs à découvrir cette passion et à encourager un entrepreneur unique du Québec. Et si vous croisez Martin lors de RVA, allez lui piquer une jasette : il adore partager sa passion! Demandez-lui ses prochains projets : il y en a plein en banque et n’aura probablement pas assez d’une vie pour tout les réaliser!
Guillaume Narbonne - ULM Québec
Portraits d’aviateurs du Québec
Entrepreneur, propriétaire d’ULM-Québec,
Pilote et instructeur d’ultra-légers
Guillaume Narbonne
Guillaume, ce gentleman-entrepreneur est bien connu du paysage des aviateurs québécois par son dynamisme, ses idées innovantes et ses mille et un projets. Après avoir bourlingué en Argentine, au Costa-Rica et en Guyane française, il atterrit au Québec en 2002 avec un projet précis en tête : ouvrir un aéroclub où de la formation serait offerte pour du pilotage de loisirs dans des avions multidisciplinaires. Ainsi il fonde en 2010 ULM Québec : ‘’une entreprise qui met de l’avant l’innovation à travers une vision de développement durable et participatif’’. C’est pour réaliser pleinement cette vision qu’il procède à l’achat en 2016 d’un terrain à St-Cuthbert, à 1h de Montréal. Ce terrain va lui offrir la possibilité de réaliser son projet d’ensemble, alliant partenariat et développement durable, avec des passionnés.Pourquoi un modèle corporatif en partenariat? Il cite un proverbe africain pour l’expliquer : ‘’Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.’’
Ainsi Guillaume développe plusieurs secteurs de son projet de vie avec des partenaires qui partagent ses valeurs de développement durable et sa vision participative:un restaurant (crêperie du relai ULM), des ateliers de survie (Les Primitifs),un musée de science naturelle (Musée TLCV), une érablière(La Shoppe à Sirop). Guillaume cherche maintenant des partenaires pour d’autres secteurs à développer en plus d’un partenaire pour son école de pilotage qui peut être divisé par secteur ou pour l’ensemble des activités : paramoteur, pendulaire, 3-axes, autogire. Les autres secteurs disponibles : mécanique Rotax, massothérapie, construction d’aéronefs ou de kit, fermette et permaculture.
Bien sûr, on ne peut parler de Guillaume ou d’ULM Québec sans parler de ses nombreux combats engagés pour défendre le droit de voler des Canadiens. Armé d’une inébranlable conviction, il fait face à l’abus et l’acharnement de plusieurs organismes et gouvernements qui tente de brimer ces droits. Ses causes sont célèbres et font jurisprudence au pays et ont permis de voir que la communauté de l’aviation est une communauté tissée serrée. COPA, via son Fonds de défense du droit de voler, contribue à faire reconnaître et respecter nos droits. Bien qu’il ne souhaite pas s’attarder sur ces combats, positif dans l’âme et constructeur d’avenir, nous devons souligner cet apport involontaire de sa part à notre droit de voler canadien.
Aujourd’hui, il nous annonce que ses projets vont bon train : l’agrandissement de sa piste pour sa phase 2 vient de se compléter avec l’ensemencement fin mai, passant de 1350 pieds à 2300 pieds. La phase 3, prévue en 2021 verra le prolongement de la piste à 3000’ et pourra accueillir un plus grand éventail d’aéronefs, dont les avions traditionnels. Guillaume est particulièrement fier de son projet immobilier qui a bien démarré : les Aérovillas. C’est en fait plus qu’un projet immobilier, c’est un projet de vie reconnait-il. Il veut bâtir une communauté de passionnés en offrant des terrains situés en pleine nature et qui donneront accès à la piste en herbe, aux sentiers de motoneige et de quads pour vivre et profiter pleinement de la nature et des diverses passions. Pour ceux qui ne sont pas prêts à se construire, on peut camper à l’année sur l’aérocamping.
On vous a dit que Guillaume est dynamique? En fait hyperdynamique serait plus juste. En plus de ses projets d’agrandissement et de développement, il chapeaute avec ses partenaires, dans la Seigneurie ULM des événements corporatifs, mariage, conférence, gala, party. La salle peut accueillir 200 personnes. On y retrouve également la salle de jeux, l’espace cocktail et des sites extérieurs. Tout a été prévu, même la loge qui a un coin salon de coiffure!
Guillaume est rassembleur. Il organise un RVA de paramoteurs, un festival ULM et un rendez-vous d’amateurs de drones. Rien que ça! Guillaume est un développeur : il développe de l’hébergement insolite : une nuit dans la gare du taxiway, dans un bunker ou dans un silo agricole, ou de l’hébergement dans les arbres, sont des aventures à ne pas manquer.
Guillaume est un rêveur : dans ses projets futurs, il aimerait une ‘’machine électrique’’, toujours dans cet esprit de développement durable. Après avoir travaillé si fort en son projet de vie, nous ne pouvons que lui souhaiter!
Instructeur d’avions de technologies avancées
Portraits d’aviateurs du Québec
Instructeur d’avions de technologies avancées
Claude Giroux
Pilote, instructeur aux standards de Cirrus
*Passionné des gens et de la technologie*
GirouxIFR@gmail.com 514-887-1875
Après une carrière stimulante dans le domaine de la télévision en tant que chef des opérations techniques à Radio-Canada, c’est en 2013 que Claude Giroux ose un changement de carrière. Il a évolué dans un environnement technologique de production ultra moderne et surtout s’est entouré de gens passionnés. Il décide de faire le grand saut dans un autre monde de passionnés; le monde de l’aviation.
Il obtient sa licence de pilote privée d’ALM Par Avion en 2002. À l’été 2005, à l’invitation d’un collègue, il expérimente le planeur au Club de Vol à Voile Champlain près de St-Hyacinthe. Le club souhaitant ajouter un pilote de remorqueur, Claude saisi l’occasion et valide que le travail de pilote pourrait être une suite éventuelle à sa vie professionnelle active. Remorquer des planeurs au Canada ne requiert qu’une licence de pilote privé, le travail étant une contribution bénévole au Club. Le remorquage de planeur développe le travail en équipe, la précision des décollages et des atterrissages et la surveillance du trafic! C’est exigeant mais passionnant dans l’environnement de ce club bien organisé.
Plus tard, partageant un Piper Archer PA28-180 (C-GTJH) de 2009 à 2015, il en profite pour obtenir son annotation de vol aux instruments (IFR) chez Cargair à Mascouche. Avec cette annotation IFR en poche, les destinations plus éloignées sont maintenant accessibles. Il voyage alors vers les Îles-de-la-Madeleine, Charlevoix, La Gaspésie, Toronto et même la Floride jusqu’à Key West; un autre rêve réalisé!
En 2013-2014 il se dédie complètement au projet de devenir instructeur au pilotage. Il obtient en novembre 2013, d’ALM par Avion à Mascouche, une licence de pilote professionnel et en juin 2014, sa qualification d’instructeur au pilotage - Avion. C’est le début d’une nouvelle aventure professionnelle!
Son approche est axée sur la qualité du service à la clientèle, le respect de chacun, la sécurité et un service personnalisé. Son objectif est de partager sa passion en donnant une instruction adaptée, centrée sur l’étudiant. Il s’implique dans les opérations de l’école ALM Par Avion. Ne laissant rien au hasard, il étudie le manuel d’opération des équipements se retrouvant dans les différents avions disponibles. Au fil du temps il accepte diverses responsabilités jusqu’au poste de Chef Instructeur. Son dernier apport aura été de participer activement à l’instauration de la base satellite d’ALM Par Avion à Beloeil, en prévision de la fermeture anticipée de l’aéroport de Mascouche.
Pour satisfaire son intérêt d’apprendre et ouvrir ses horizons, il obtient la classe 2 d’instructeur et une licence de pilote commercial de la FAA annotée IFR.
Pour que le projet soit réussi, le travail est essentiel mais de la chance est aussi nécessaire. À l’école de pilotage, un étudiant qui avait perdu son instructeur, ayant remarqué l’approche de Claude, lui a demandé s’il acceptait de poursuivre sa formation avec lui. Il accepta avec plaisir. L’étudiant acheta par la suite un Diamond DA40 G1000 pour compléter sa formation pour la licence de pilote privé et poursuivre en vue de l’annotation IFR. L’étudiant souhaitait aussi exploiter son Diamond pour divers voyages d’affaires aux USA. Un client agréable et un avion moderne équipé d’unG1000 : quel bonheur! Claude poursuit l’étude du G1000 pour bien le maîtriser. Le Diamond, bien que très apprécié par son propriétaire, ne comblait pas tous les besoins. En magasinant un appareil plus rapide doté d’une plus grande charge utile, son client opte pour le Cirrus SR22 G6 2017 neuf.
Cliff Allen, représentant de Cirrus pour le nord-est du continent américain, recherchait un instructeur expérimenté pour le Québec. C’est ainsi que Claude se voit offrir l’opportunité d’obtenir la certification CSIP (Cirrus Standardized Instructor Pilot) qui se donne à Knoxville au Tennessee. Il pourra ainsi compléter la formation de ce nouveau propriétaire d’un SR22 G6, en toute sécurité et en respectant les standards et le matériel de Cirrus Aircraft. C’est un plaisir que de travailler avec des pilotes passionnés dans des avions récents de technologie avancée.
La certification CSIP est un privilège. Une autre étape concrète de ce projet de vie en aviation. Quatre instructeurs possèdent la certification CSIP au Canada, un seul au Québec, et environ 400 dans le monde. La certification est renouvelée annuellement aux instructeurs CSIP qui s’impliquent dans l’instruction sur Cirrus et qui poursuivent la mise à jour de leurs connaissances et habileté. Claude prévoit obtenir prochainement la qualification Platinum CSIP, une reconnaissance accordée lorsque les 1000 heures d’instruction sur Cirrus sont atteintes. Il lui restera un défi chez Cirrus : la certification sur type du Cirrus Vision Jet SF50.
En parallèle, Claude a travaillé comme instructeur à Lachute Aviation en 2016-2017, enseignant le vol aux instruments au programme collégial et donnant de l’instruction en vol sur le fameux Piper Twin Comanche C-GZMV.
Mais revenons à l’expérience Cirrus qui se continue encore aujourd’hui et qui le comble lui et son agenda! D’autres opportunités s’ajouteront en cours de route : En 2018, Claude est ajouté à la liste des pilotes contractuels autorisés à piloter les appareils neufs gérés par Cirrus Aircraft. Avec cet ajout, il effectue des vols de démonstration en français au Québec en compagnie de pilotes intéressés à s’acheter un Cirrus neuf.
Plus tard en 2018 il travaille et étudie aussi pour obtenir la double certification CSIP - Perspective & Avidyne. Ça fait beaucoup de connaissances à maintenir mais c’est passionnant dira-t-il.
Les formations récurrentes chaque 6 mois sont requises pour le maintien des acquis. Elles supportent la volonté de Cirrus de garder un haut standard de sécurité auprès de son équipe et de toute la communauté des pilotes de l’aviation générale.
A l’été 2019 Claude se joint à l’équipe des instructeurs contractuels au « Cirrus Vision Center » à Knoxville, Tn. Il peut ainsi former sur demande en langue française les nouveaux propriétaires d’avion Cirrus qui souhaitent se faire former en français ainsi que les pilotes canadiens venant prendre possession de leur nouvel appareil.
Après sa formation, il est fréquent qu’un nouveau propriétaire demande d’être accompagné par l’instructeur, de Knoxville jusqu’à son aéroport d’attache, afin de profiter du voyage pour parfaire ses connaissances. D’ailleurs, à la fin de l’été 2019, Claude raccompagne un pilote propriétaire et son instructeur local jusqu’à Springbank près de Calgary en Alberta. Il poursuit leur formation sur place dans cette magnifique région montagneuse de l’ouest canadien. C’était la deuxième fois que son aventure Cirrus l’amenait à se rendre à Calgary.
En préparation du congrès annuel des partenaires de Cirrus (CX2020), rencontre qui se tient chaque année au mois de janvier, Claude est honoré d’être invité à participer à un panel portant sur la culture de sécurité en aviation dans différents secteurs d’activité. Le panel est animé par Mike Goulian, champion pilote acrobatique et propriétaire de Goulian Aviation, accompagné du Chuck Cali, gestionnaire de la formation chez Cirrus Aircraft et d’April Gafford, fondatrice de JATO Aviation. Claude présente son approche proactive de formation récurrente personnelle comme instructeur indépendant.
A ce stade il est stimulant de voir le chemin parcouru dans ce projet de réorientation de carrière. C’est un mariage parfait pour Claude : la technologie, la sécurité et le plaisir de partager sa passion à travers l’enseignement et les voyages! Les pilotes qui le contactent pour des questions spécifiques le stimulent. Pour l’instructeur se spécialisant en IFR qui aime faire découvrir à ses clients les conditions réelles en IMC (conditions de vol aux instruments), on part du principe que l’apprentissage et le maintien des acquis est une expérience, un état d’esprit et un mode de vie. D’autant plus important avec des avions de technologie avancée.
Son moment préféré de la formation? Quand il assiste au déclic chez son élève qui prend de bonnes décisions comme un commandant de bord actif et non plus juste comme un élève dépendant de son instructeur. C’est sa récompense.
Propos recueillis par Sophie Dufresne
Portraits d’aviateur du Québec *Portrait de la relève* - Frédérique Legault 19 ans, Licence de Pilote Privé Candidature soumise par Caroline Farly, d’Aéro Loisirs
Portraits d’aviateurs et aviatrices du Québec
*Portrait de la relève*
Frédérique Legault,
19 ans, Licence de Pilote Privé
Candidature soumise par Caroline Farly, d’Aéro Loisirs
Marcel Viel Pilote Air Canada commandant de bord, check pilot, AQP Mentor A330 Instructeur de vol classe 4, mentor et conférencier pour les jeunes
Marcel Viel
Pilote Air Canada commandant de bord, check pilot, AQP Mentor A330
Instructeur de vol classe 4, mentor et conférencier pour les jeunes
Un dirigeant de SERABEC : Rémi Girard
RECHERCHES ET SAUVETAGES AÉRIENS
Qu’est-ce que c’est?
Puis-je m’impliquer?
Entrevue avec Rémi Girard, responsable de l’Entraînement et des Opérations pour le Québec
Avec le nombre important d’incidents et d’accidents aériens de ces 2 dernières années, nous avons eu l’occasion de voir ou d’entendre parler de l’équipe de Recherche et Sauvetage aérien du Québec (SERABEC). Ce que vous ne savez pas, c’est que depuis mes tous débuts en Aviation, j’ai sur ma bucketlist de joindre l’équipe de SERABEC. Je me rappelle des premiers instants où j’en ai entendu parler comme si c’était hier. Ma réaction a été spontanée : ‘’Je dois joindre leur équipe.’’ Sauf qu’à l’époque, il fallait avoir son propre avion, m’avait-on informé.
Il aura fallu attendre pas mal d’années, mais surtout la rencontre d’un homme assez impressionnant pour finalement ouvrir les portes. J’ai fait une entrevue avec Rémi Girard, Responsable de l’entraînement et des opérations pour le Québec, en me disant qu’il y a peut-être d’autres personnes comme moi qui aimeraient joindre, ou avoir plus d’information.
Je remercie Rémi, qui a bien voulu se prêter au jeu des 10 questions avec moi.
#1 Rémi, qu’est-ce que SERABEC? Est-ce différent de CASARA (ACRSA en français)?
#2 Quel est ton poste au sein de l’organisation?
#3 En quoi consiste ton travail?
#4 Pour les néophytes comme moi, quel est le lien avec les Recherches et Sauvetages aériens militaires?
#5 Rémi, qu’est-ce que ça prend pour s’impliquer comme bénévole?
#6 Parlant de formation Rémi, qu’est-ce qui est nécessaire pour participer aux opérations SAR?
#7 À quoi doit s’attendre quelqu’un qui fait la démarche pour devenir bénévole?
#8 Existe-t-il des paliers ou échelons?
Tous les bénévoles reçoivent une formation de base d’observateur. Par la suite, peu importe la fonction de base occupée, le membre peut progresser vers le poste de chef d’équipe, officier de formation, officier des normes, de la sécurité, directeur régional, secrétaire, trésorier, et président.
#9 Puis-je en faire une carrière au civil?
#10 Qu’est-ce que ça peut m’apporter de participer?
En terminant Rémi, si quelqu’un veut se joindre à l’équipe SERABEC, que doit-il faire?
Merci Rémi!
Nouvelle recrue pilote de brousse! Homme d’affaires, policier retraité
CP 89022, CSP Malec
Montréal, Québec, H9C 2Z3
Ligne sans frais : 1-877-317-2727
info@aviateurs.quebec
Du lundi au jeudi de 8h30 à 17h
Le vendredi de 8h30 à 12h
Horaire d’été:
Fermé les vendredis
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